Le fort de Combrit – Sainte Marine est le point de départ de cette exposition collective. L’architecture massive et semi-enterrée le coupe de son environnement naturel et le rend hermétique aux sons, aux changements de saisons et à une grande partie de la lumière naturelle. Le fait que pendant au moins onze ans deux familles aient vécu dans le fort entre 1890 et 1910 a aussi retenu notre attention.

À ces éléments s’est ajoutée une anecdote relatée par le site arbannour.free.fr. En 1939, une élève combritoise de l’École des Beaux-Arts, Rose-Marie Favre, avait exposé à Paris un portrait : Une fenêtre ouverte. Un texte avait été écrit sur son travail soulignant son sens de l’observation et sa maîtrise souple de la peinture, l’estimant “libre de ces entraves de chapelle qui conduisent fatalement à la monotonie”. La seconde guerre mondiale empêcha la diffusion de ce texte. Nous avons alors soupçonné que ses études s’étaient arrêtées cette même année, et qu’elle avait développé sa pratique en marge de toutes influences contemporaines à son époque.

À partir de ces éléments, nous avons souhaité passer les deux semaines de montage en immersion dans le fort. Les productions et leur installation se sont ainsi développées sous l’influence du fort, avec la volonté de créer un ensemble au sein duquel les limites des pratiques de chacun sont incertaines.

Claire Chassot