Quand on entend pour la première fois en 2012 le nom d’Autonomous Project, il est associé à un collectif éphémère d’artistes venu intervenir auprès des étudiants de l’École Supérieure d’Arts de Brest. Leur objectif est alors de questionner les frontières et définitions de l’action artistique aujourd’hui, il en résultera une cabine de douane immergée dont les barrières flottantes s’ouvrent et se ferment au gré de la marrée.
Se positionnant en chercheurs, les membres de ce collectif ont finalement décidé de ponctuellement faire renaitre ce groupe pour faire état de leurs résultats et questionnements au sein d’expositions.
Ainsi pour cette exposition à Sainte-Marine, Autonomous Project vient questionner l’évolution de certaines esthétiques classiques au sein de notre époque du point de vue de l’art actuel avec tout ce qu’il compte comme références littéraires, philosophiques, cinématographiques et populaires.
Théologique, métaphysique et scientifique, ainsi s’énonce la loi des trois états, à laquelle pourrait s’ajouter la sensualité. Une ligne verte file entre les trois pièces et délimite le parcours, depuis l’enseigne lumineuse rouge et jaune, jusqu’à la dernière salle où repose une 205 recouverte d’un voile métallique riveté à la carcasse du basilic. Cette ligne, à l’échelle 1/40000, est la distance qui existait entre les villes de Šiauliai et celle de Brest-Litotvsk. L’équipe amateur de Rugby de Šiauliai, les BaltRex, prend la route le 9 mars 1982 pour affronter l’équipe de Brest-Litovsk. Un convoi de Peugeot 205 rutilantes, modèle aujourd’hui mythique, quitte la ville de Šiauliai dans la nuit. Les cinq voitures passent le check point de Kaliningrad et longent le lac Vyshtynetskoye. C’est là, aux premiers rayons lumineux de l’aurore, que l’histoire s’arrête. Du moins l’histoire connue. Le reste appartient désormais à la légende !
Retrouvés au pied d’une borne marquée du nom du lac, leurs maillots pétrifiés seront les seules preuves de ce fait divers. Une ligne verte marquait l’horizon séparant cette étendue aquatique sauvage. Gisant sur ses bords, les carcasses chimériques de 205 luisaient sous le ciel désormais clair comme le métal. L’aurore dévoilant les couleurs du spectre chromatique comme les diapositives retraçant leur épopée. Passant du rouge sombre à une luminosité plus intense lorsque le soleil apparaît avant de s’évanouir dans un dégradé du bleu jaune au vert orangé.
Morning Glory de Autonomous Project rassemble Donovan Le Coadou, Rémi Duprat, Guillaume Gouerou, Pierre-Yves Morizur et Arnaud Pearl. Univers différents mais pas si éloignés, qui se retrouvent au fort de Sainte Marine, autour d’un seul motif. « On était en avance mais on ne comprenait rien. »
So keep in touch and don’t forget : Be Gorgeous, Be Autonomous
