Avec Playground, Ronan Chenebault s’immisce dans l’intérieur d’un collectionneur exposant ses acquisitions. Ces dernières sont composées de livres, jouets, VHS qui viennent peupler des étagères en bois. Il offre ainsi un contraste entre la nature originellement «publique» de ses objets, et leurs transformations par la société de consommation pour devenir des biens privés. Il construit ainsi, sous la forme de collage en trois dimensions, des espaces où il tente de recomposer un monde fantasmé et fictionnel dans lequel le spectateur se retrouve télescopé. Il prend le parti de ne rien nommer frontalement. Les glissements de sens ouvrent un imaginaire commun d’une pièce à l’autre en suggérant bien plus qu’en imposant des points de vue.